Hay varios bancos libios, publicos y privados, en los paises africanos vecinos, por ejemplo el Libyan Foreign Bank . Se rumorea que Kadhafi esta tranfiriendo masivamente sus reservas en oro para financiar la guerra.
Libye : Avec ses 120 milliards de dollars, Kadhafi peut financer une longue guerre
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Jeudi 24 mars 2011
Même si les Occidentaux ont gelé les avoirs libyens, le colonel a entassé une montagne d'or et de billets. Le colonel Kadhafi promet aux alliés une guerre longue. Du point de vue financier, il en a les moyens. Certes, les États occidentaux ont gelé les avoirs du clan du dictateur, du Fonds souverain national et de la Banque centrale. Selon certaines estimations, Kadhafi ne pourrait plus accéder à près de 200 milliards de dollars..
De même, les placements effectués dans les autres régions du globe, comme dans les pays du Golfe, ne devraient pas revenir à Tripoli. "Où que se trouve l'argent placé à l'étranger, il devrait demeurer où il est: vue la pression politique exercée par les Occidentaux, il est peu probable que les pays arabes, par exemple, rendent à Kadhafi ce qu'il aurait placé chez eux", estime Gordon L. Clark, spécialiste des fonds d'investissement souverains.
Kadhafi a prévu cette situation de blocus économique et financier. Il a pris soin d'amasser un tas d'or en Libye, grâce à la Banque centrale libyenne. L'institution, dont il détient les clés, possède 143,8 tonnes de lingots dans ses coffres, selon le décompte du Fonds monétaire international. Ces réserves, qui représentent environ 4,6 milliards d'euros, placent la Libye au 24ème rang mondial des détenteurs de métal jaune, juste devant la puissante et très prospère place financière de Singapour.
De l'or contre des armes
Cet or, Kadhafi peut l'écouler principalement en Afrique, via les frontières sud de la Libye avec le Niger, le Tchad et le Soudan. "Ces zones désertiques sont très poreuses et équipées de nombreux aérodromes", souligne le chercheur Olivier Pliez. Par ce chemin, les lingots peuvent être acheminés vers les filiales nigériennes ou tchadiennes de la Libyan Foreign Bank, qui dépend elle-même de la Banque centrale. Cet établissement possède, entre autre, plus de 80% de la Banque commerciale du Niger et 50% de la Banque commerciale du Chari, au Tchad. Tripoli pourrait également échanger son or directement contre des armes.
Avant d'avoir à écouler son or, Kadhafi peut probablement piocher dans de profondes réserves de cash. Ces dernières ont été constituées probablement au fil des ans en écoulant sur le marché noir un tiers de la production de pétrole libyenne, selon Hasni Abidi, directeur du centre d'études et de recherches sur le monde arabe (Cermam). Près de 130 milliards de dollars auraient ainsi été siphonnés par le clan Kadhafi en l'espace de trente ans. Impossible cependant de savoir la part de cette somme détenue en liquide par Tripoli.
Hôtel de luxe, diamants et pétrole
Il est également probable que Kadhafi puisse toujours toucher, d'une manière ou d'une autre, une partie des revenus tirés des investissements effectués en Afriquesub-saharienne. La Libya Arab african investment company (Laaico) y a placé 5 milliards de dollars dans les hôtels de luxe, les mines de diamant ou les télécoms. La Libya Oil Holding, qui regroupe les avoirs dans le secteur pétrolier et de la distribution d'essence, est elle-même présente dans 21 pays africains.
Dans ce contexte, le contrôle de la frontière sud de la Libye s'annonce crucial. Fin février, des rebelles disaient avoir pris le contrôle de Koufra, au sud-est du pays, et de son aéroport. Ils y ont intercepté un avion envoyé par les maîtres de Tripoli. Dans les soutes de l'appareil, 2000 kalachnikovs et 18 millions de dinars (10 millions d'euros). Un petit aperçu de la puissance financière du régime.
Le mystère de la fortune de Kadhafi
Les experts restent très prudents quand il s'agit d'estimer ce que possède le "Guide" libyen. Il n'existerait quasiment aucune différence entre ce qui appartient à l'Etat et au clan.
Kadhafi, combien de milliards de dollars? Difficile d'évaluer la fortune du "Guide" libyen et de son clan. Les rares chiffres avancés par les experts divergent drastiquement. Selon le journal britannique The Telegraph, le dirigeant et sa famille détiendraient 20 milliards de livres (23 milliards d'euros) d'avoirs liquides, c'est-à-dire sans compter les résidences et les immeubles achetés, notamment à Londres, par les fils de Kadhafi. Le parquet de Paris a lancé une enquête vendredi après-midi pour localiser d'éventuels avoirs placés en France.
La fortune totale s'élèverait à 120 milliards de dollars (87 milliards d'euros) accumulés sur trente ans, avance Hasni Abidi, directeur du centre d'études et de recherches sur le monde arabe (Cermam). "Ce chiffre, explique-t-il, a été calculé par les diplomates américains et figure dans les documents révélés par Wikileaks." Il correspond au tiers des 450 milliards de dollars de revenus issus du pétrole et du gaz exportés par la Libye entre les années 1980 et aujourd'hui. Un tiers qui disparaît mystérieusement des comptes de l'État.
Placements aux Etats-Unis
"La grande question, que tout le monde se pose, c'est: quelle est la frontière entre l'argent privé et celle de l'État?", se demande le directeur du Cernam. "Même les sociétés bénéficiant des placements du fonds souverain libyen, le FIA, ne savent pas s'il s'agit d'investissements de la part de Tripoli ou de Kadhafi." Très opaque, le FIA gérerait notamment, selon des déclarations de son directeur à un diplomate américain, 32 milliards de dollars (23,3 milliards d'euros) en cash. Dont 400 à 500 millions dans chaque banque américaine. Washington a appelé d'ailleurs ce vendredi les établissements à la vigilance quant aux avoirs libyens.
Les finances personnelles du colonel Kadhafi et de son clan demeurent tellement obscures que la prudence reste toutefois de mise. "Il est très difficile d'estimer la fortune de Kadhafi, que ce soit avec un grand ou un petit degré d'incertitude parce que ces élites-là cachent leur argent dans toutes sortes d'endroits", notamment en Asie du Sud-Est et dans les pays du Golfe, avertit Tim Niblock, éminent spécialiste britannique du Proche-Orient, cité par le Guardian.
L'argent du pétrole
Les missives diplomatiques dévoilées par Wikileaks permettent de lever une partie du voile. Il en ressort que la famille Kadhafi et ses affidées "détiennent d'importants intérêts dans le pétrole, le gaz, les télécommunications, les infrastructures, les hôtels, les médias, et la distribution", énumère un diplomate américain dans un rapport daté de 2006.
Plus précisément, "tous les enfants de Kadhafi, ainsi que ses proches, bénéficieraient de revenus directement pompés auprès de la Compagnie nationale du pétrole et des ses filiales gazières", continue le fonctionnaire américain. Ils détiendraient également de larges portions du capital de la société pétrolière Tamoil.
Commissions
Outre le pétrole, la famille s'est partagée l'économie libyenne comme un gâteau, est-il détaillé dans le rapport américain publié par Wikileaks. La part du lion revient à Seif el-Islam, à la tête de la fondation Kadhafi. Il dirige la holding One-Nine, présente dans divers secteurs, comme le pétrole et la presse. La fille adorée du raïs, Aïcha, a pour sa part mis la main sur les magasins de vêtements. Mohammed contrôle les télécoms. Mutassim détient des parts dans la franchise locale de Coca-Cola.
"Toutes les compagnies étrangères, précise Hasni Abidi, savent qu'il est impossible de faire des affaires en Libye en étant fâché avec le colonel ou en ne versant pas de commissions à son clan." Le total des investissements directs étrangers en Libye atteignait, en 2009, 15 milliards de dollars.
La Suisse gèle les avoirs de Kadhafi
Le Conseil fédéral suisse a décidé jeudi de "de geler avec effet immédiat tous les éventuels avoirs de Mouammar Kadhafi". En réaction, le ministre libyen des Affaires étrangères a démenti que le "Guide" détenait des fonds en Suisse.
"Nous exigeons que (...) la Suisse prouve que le frère dirigeant détient des fonds ou des comptes bancaires dans ses banques ou dans toute autre banque dans le monde", affirme le ministère dans un communiqué. "Le ministère des Affaires étrangères aura recours à toutes les procédures légales afin de poursuivre le gouvernement suisse pour cette déclaration sans fondement."
La Banque nationale Suisse a indiqué que 630 millions de francs suisses d'origine libyenne étaient localisés dans la Confédération helvétique.
Le Figaro/L'Observateur