La France progresse dans l'instauration d'une Fonction garde-côtes
04/06/2010
Le deuxième comité directeur de la Fonction garde-côtes (FGC) s'est tenu à Paris, le 1er juin. Les responsables de la Marine nationale, des Douanes, des Affaires maritimes, de la Gendarmerie, de la Police aux frontières et de la Sécurité civile étaient réunis autour du Secrétaire général de la mer, Jean-François Tallec, afin de faire le point sur l'avancée de la FGC, voulue par le président de la République afin de mieux coordonner les administrations françaises agissant en mer. « Je souhaite que nous franchissions une nouvelle étape de renforcement de l'action de l'État en mer, en créant une fonction garde-côtes pour organiser la mutualisation des moyens humains et matériels de toutes les administrations de l'État intervenant sur la mer et le littoral, autour de priorités clairement identifiées, sous l'autorité des préfets maritimes en métropole et des préfets de zone de défense Outre-mer », avait expliqué en juillet 2009 Nicolas Sarkozy. Le 8 décembre dernier, le Comité interministériel de la mer (CIMER) avait entériné la création de la FGC.
Un centre opérationnel à pied d'oeuvre en septembre
Celle-ci disposera à compter du mois de septembre d'un centre opérationnel (CoFGC), installé à l'état-major de la marine, rue Royale à Paris. Ce centre, à vocation interministérielle, armé par une douzaine d'hommes, sera constitué de personnels provenant des différentes administrations concernées (Marine nationale, Douanes, Police aux frontières, Affaires maritimes, Gendarmerie nationale et Sécurité civile) et dépendra directement des services du premier ministre. « La France ne peut plus se contenter d'une vision uniquement régionale ou sectorielle de la situation maritime. C'est pourquoi, la création d'un tel centre revêt un caractère prioritaire. Ce centre n'aura pas de vocation à conduire des opérations, mais devra contribuer à la tenue d'une situation maritime mondiale et au suivi de crises (ORSEC Maritime, lutte contre l'immigration illégale, lutte contre les pollutions...) aujourd'hui permis par les nouveaux outils technologiques, explique le SGMer. Le CoFGC constituera un outil permanent de présentation de la situation maritime d'intérêt national, d'information des autorités politiques et administratives, et d'analyse. Il participera également à l'animation des réseaux national, européen et international. Il sera aussi chargé d'alimenter les centres nationaux interministériels de gestion de crise (CIC Beauvau, CPCO du ministère de la défense ou centre de crises du ministère des affaires étrangères et européennes).
Des formations communes à l'ensemble des acteurs
Lors du comité directeur intervenu cette semaine, la configuration de ce centre opérationnel a été retenue. Mais ce n'est pas tout. « Ce comité directeur a permis l'étude de points dimensionnants pour le développement de la fonction garde-côtes, tant sur les aspects d'organisation que sur ceux des moyens humains et matériels », explique le Secrétariat général de la Mer. Ainsi, il a été décidé de mettre en place des formations communes à l'ensemble des acteurs. Ces formations, qui débuteront en octobre prochain, seront déclinées en trois niveaux : « élémentaire », pour les cadres nouvellement affectés dans des fonctions Action de l'Etat en Mer (AEM), « supérieure » pour les cadres supérieurs plus expérimentés en poste à forte vocation AEM et « niveau autorité » pour les hauts cadres exécutifs et les dirigeants.
Il a également été question du forum des garde-côtes de l'Atlantique nord (NACGF), qui sera présidé par la France, durant un an, à compter du mois de septembre. La préparation de la présidence du forum NACGF demande l'organisation d'une session d'experts au printemps 2011 puis, à l'automne, la réunion du sommet et la direction d'un exercice international en mer. Afin de préparer cet évènement, l'Amiral Skram, commandant de la garde-côte norvégienne, était invité à la réunion du comité directeur de la FGC.
Efficience et économie des ressources
Actuellement, le dispositif français de l'Action de l'Etat en Mer repose sur la coordination des administrations disposant de compétences et de moyens en mer. Placée directement sous l'autorité du Premier ministre, elle est assurée par le Secrétariat général de la mer, et déclinée régionalement par les préfets maritimes et les délégués du gouvernement pour l'AEM. Même si le dispositif actuel a fait ses preuves à de multiples reprises, le contexte économique et les problématiques opérationnelles ont poussé l'Etat à vouloir rendre l'AEM plus efficiente. Dans cette perspective, la fonction garde-côtes doit permettre de renforcer la coopération interministérielle et inter-administration, pour en accroître l'efficacité. Elle s'intéresse à l'ensemble des domaines impactés par l'action étatique en mer : personnels, matériels, dispositifs législatifs et réglementaires, coopération internationale, ... « Fondée sur des critères d'efficience et d'économie des ressources, cette adaptation doit faciliter un pilotage plus performant d'une organisation qui a fait ses preuves sur le terrain. Elle constitue dans le même temps l'essentiel de la réponse française au développement de la politique maritime intégrée de l'Union européenne », explique le SGMer